mercredi 15 mai 2013

le savoir des jours


18 NOVEMBRE 2007
Le savoir des jours

Quand nous savons,
à cause de l'endurance de pertes cruelles,
combien la vie est brêve, fulminante et irréversible,
alors, chaque matin, même les volets fermés,
le jour qui se lève
devient une aurore boréale.

Quand nous savons,
dans le dénuement d'un hiver trop rude,
combien le mystère de la vie habite la nature,
sans que nous ayons besoin de rien y rajouter,
alors chaque matin, même si je n'ai pas de rendez-vous,
le jour qui se lève
allume en moi la torche du bonheur.

Quand nous savons,
à cause des chagrins d'amour,
comment la vie nous lâche si seuls au pied du vide,
alors chaque matin, sans mon prince au mitan du lit,
le jour qui se lève
pose le soleil dans un firmament encombré d'étoiles.

Quand nous savons,
de défaillances en défaites,
combien la vie si fragile ne peut combler notre manque éternel,
alors chaque matin, malgré l'huissier à ma porte,
le jour qui se lève
me jette à genoux devant Celui qui fait battre mon coeur.

Quand nous savons que,
si nous comptons ce que la vie nous enlève
et jamais les cadeaux sur le seuil aprés l'orage,
chaque matin qui se lève n'est plus
qu'un coup de balai sur le calendrier,
alors, malgré les larmes de notre puits sans fond,
je laisse à la joie
la place du roi
pour le reste des jours.

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