mercredi 27 mars 2013

quelque part, sur la toile


les mots tels des flocons insaisissables sur le paysage de nos vie...

Jean-Marc La Frenière


 À force d’arracher des lambeaux d’espérance, la vie devient trognon. L’amande du coeur se vide. Les ramasseurs de feu s’égarent dans la cendre. Certains hommes sont lents. C’est au moment de la mort qu’ils découvrent l’amour. Il ne faut pas crier trop fort. Il y a des morts qu’on doit laisser mourir, des phrases qu’on ne doit pas dire, certaines incantations qu’on doit garder secrètes, des genoux sur les dalles qu’on doit laisser prier, des mots qu’on doit laisser dans leur linceul de papier. On ne fait pas un hymne avec des contrats ni des prières avec des injures. La langue s’ajuste au paysage, aux mœurs, à l’oreille des gens, même au grain de la peau. Où il faudrait voler plus légers qu’une plume, nous boitons comme des oiseaux de basse-cour. Je voudrais que mes cahiers deviennent des livres de magie, des albums d’enfant, une branche, un nuage. Je trébuche sur les mots les plus simples. Je bégaie comme la vie. Je hurle comme un loup. Je secoue du crayon un arbre plein de larmes."
le test de l'arbre  ed

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